FAQ Dons

Jusqu’à présent je pouvais voir vos films gratuitement, pourquoi donner de l’argent maintenant ?

Grâce au soutien des pouvoirs publics, nous avons pu construire une marque construite autour d’exigences de qualité, d’innovation et de respect du public, que vous avez sans doute pu apprécier dans les différents films.
Mais comme un petit théâtre ou un petit musée, notre devoir est de chercher auprès du public lui-même une part des ressources pour croître et financer de futurs projets.
Depuis les films Rodin, Delacroix et maintenant Holbein, nous cherchons à nous hisser au niveau de qualité nécessaire pour générer des ressources propres. Car, plus qu’une « boutique » de production, nous cherchons à construire une communauté où les esprits les plus exigeants voudront partager leur savoir.
La construction du futur Canal Educatif exige des ressources et le film Holbein est l’une des locomotives dédiée au financement de futurs projets. Nous voulons construire notre avenir sur des succès publics et non sur notre habileté à solliciter des fonds publics.
En construisant un modèle économique viable sur ce film, nous pourrons ainsi parier sur la mise en valeur d’autres talents éducatifs.

Continuez-vous néanmoins à vous engager pour une diffusion gratuite des films ?

Oui, car nous poussons que seule la gratuité permet un véritable accès de masse aux contenus éducatifs : cela reste donc notre but.
Nous nous engageons donc à créer un modèle par « fenêtres de diffusion » :
• D’abord une fenêtre de diffusion de plusieurs mois où les donateurs accèdent au film de façon exclusive, en ligne ou sous forme de DVD.
• Ensuite une fenêtre où le film est vendu, en ligne mais aussi sous forme de DVD.
• Enfin, une fenêtre où le film est diffusé de façon gratuite (typiquement au bout d’un ou deux ans).
Bien entendu, tous nos précédents films restent diffusés gratuitement.

En tant que spectateur pourquoi vous financerais-je, alors que je regarde la TV gratuitement ?

En réalité, la TV n’est jamais gratuite : vous la financez par la redevance, l’impôt ou indirectement par la publicité.
Dans le cas de Canal Educatif, nous voulons être financés, comme au théâtre ou au cinéma, par nos spectateurs : c’est la meilleure manière de s’assurer qu’on se préoccupe d’eux avant tout, et non de faire passer un message publicitaire en contrebande.

Conservez-vous le label de projet à but non lucratif ?

Oui : la direction de Canal Educatif est bien bénévole et désintéressée et les bénéfices éventuels de ses activités seront réinvestis dans des projets éducatifs. CED est d’ailleurs une structure économe, sans salariés permanents (nous recrutons uniquement pour la durée de production de nos films). Les dons restent donc bien dédiés au financement d’un projet désintéressé, à savoir la production de films éducatifs.

Pourquoi n’êtes-vous pas mieux financé par l’Etat ?

Parce qu’en temps de disette budgétaire l’Etat privilégie les structures publiques existantes, ou les structures privées qui prouvent que les subventions ne sont qu’un coup de pouce à leur développement.
De plus les subventions du monde de l’audiovisuel bannissent bien souvent tout ce qui est qualifié « d’éducatif » au niveau français et européen : c’est malheureux, mais c’est ainsi. A nous de prouver qu’un film éducatif peut aussi être une vraie œuvre audiovisuelle. Pour être plus acide, ajoutons que les financements publics ne sont à l’origine d’aucun acteur majeur de l’Internet : seul l’appel aux fonds privés de particuliers ou d’entreprises offre la réactivité nécessaire.

Pourquoi ne pas faire appel au capital-risque ?

Un capital-risqueur a pour objectif la valorisation de son investissement et il serait hasardeux de nouer un partenariat avant de prouver le succès d’audience de contenus éducatifs de qualité, et surtout de l’existence d’un modèle économique « massif ».
C’est donc le succès de nos productions qui nous aidera éventuellement à nous tourner vers des financements de ce type (qui peuvent effectivement constituer un accélérateur majeur à condition de bien les maîtriser).

Et les chaînes de télé ?

L’adaptation de nos films pour la télévision –notamment à l’étranger- peut effectivement constituer une piste de développement à terme. Mais nous ne pouvons pas attendre le bon vouloir de quelques décideurs TV pour avancer : on revient donc toujours au point de départ, à savoir le besoin de générer par nous-mêmes les recettes nécessaires.

Et les grands musées, comme le Louvre ?

Fin 2008, nous avons failli signer un partenariat avec le Louvre à l’instigation de ses services éducatifs, et avec l’approbation de responsables scientifiques, avant de nous apercevoir que sa direction Internet (direction des publics) bloquait la décision pour qu’il n’y ait pas concurrence avec ses propres initiatives.
Nous avons ainsi dû tourner la plupart de nos films sous le manteau, en catastrophe, et ce en dépit d’appuis scientifiques solides. Nous avons ainsi pris conscience de la nécessité, en France, notamment de produire un discours « différent » des stéréotypes institutionnels, qui oscillent entre la fadeur laudative ou les gadgets pseudo-branchés à l’audience confidentielle.
En soutenant Canal Educatif, vous favorisez la création de contenus forts et professionnels, qui ne se réduisent pas à la « parole officielle » d’une seule institution. Mais vous soutenez également une voix capable de défendre l’exploitation libre par tous des images des œuvres d’art tombées dans le domaine public : celles-ci ne doivent pas être monopolisées par quiconque. Il en va du dynamisme et de la diffusion de ces œuvres au plus grand nombre.

Vous parlez constamment d’innovation, mais en quoi êtes-vous innovants au juste ?

Notre but est de construire une communauté de création de contenus ouverte et dynamique : nous n’en sommes donc qu’au début de notre développement.
Mais l’esprit d’innovation est déjà là : chacun de nos contenus est ouvert à la critique libre des internautes ; nous consacrons un effort de scénarisation et de recherche largement supérieur aux émissions TV les plus coûteuses ; nous approchons nos projets non avec la révérence ou la pseudo irrévérence des projets institutionnels, mais avec la volonté farouche de créer une expérience intellectuelle forte pour notre spectateur.

Comment se répartissent les dépenses d’un film comme Delacroix ou Holbein ?

Monter un film, y compris un documentaire éducatif, nécessite de faire appel à de nombreux talents, de nature très différentes. 40% de nos dépenses est consacré à l’élaboration du scénario, soit une partie beaucoup plus importante que dans les documentaires traditionnels. C’est un travail de longue haleine tant du point de vue de la somme des recherches effectuées que du temps passé à élaborer l’enquête la plus aboutie et intéressante qui soit pour nos spectateurs (la fameuse CED touch !). Cela nécessite d’avoir aussi bien un auteur historien de l’art, qu’un scénariste plus attentif à la structure narrative, un chargé de recherche et d’aller débusquer de la documentation.
40% de nos dépenses sont liées à la réalisation : prise de vue dans les musées (techniciens, matériel, mais aussi, par exemple, gardien du musée la demi-journée de tournage), achat de droits d’images, réalisation, montage, mise en musique, enregistrement voix off…
Enfin, 5% des dépenses sont consacrées à l’enregistrement et au montage des bonus et les derniers 15% à la mise à jour du site internet, notre premier lieu de diffusion.